Une fierté personnelle!

Je ne sais pas quelle image je projette mais j'essaie d'éviter de chialer pour chialer.  Dans ma tête (oui, bon, je me permets parfois de partager mes pensées avec l'homme de ma vie qui, de toute façon, les devine toujours très bien!), j'ai parfois le jugement facile mais j'évite de le partager parce que je sais très bien que derrière ma perception, il se cache peut-être que chose qui pourrait expliquer la situation d'une façon différente. Si je n'ai rien de constructif à dire, j'évite tout simplement de me prononcer haut et fort.  J'aime la technique sandwich: une observation positive contre une critique pour terminer avec un compliment.  Quand une situation me déplaît vraiment, j'essaie de faire bouger les choses. 

Où je veux en venir?  Je veux parler des dîners chauds de l'école de mon grand.  Il faut savoir que l'école est très petite et avec une clientèle de seulement 50 élèves, aucun traiteur ne veut fournir les repas puisque le travail que ça demande est beaucoup trop grand pour la petite quantité de nourriture à préparer.  Le budget de l'école ne permet pas d'engager un chef à temps plein dans sa cuisine, d'autant plus que la cuisine est plutôt minimaliste et peu garnie.  L'école et le comité de parents tiennent tout de même à offir 2 dîners chauds par semaine aux enfants pour 2 ou 3$ en plus du lait disponible tous les midis pour 40 sous, le tout payable la semaine précédante. 

Que sont ces fameux dîners chauds?  Petite école, communauté anglophone, quelques familles défavorisées, peu de soucis côté qualité: pizza de la pizzéria le lundi et 4 croquettes de poulet achetées en boîte et réchauffées par une maman le mercredi.  C'est tout.  Pas d'accompagnement, pas de dessert, que ça.  C'est ce que fiston a eu droit en maternelle et en première année.  Si je refusais qu'il en prenne au départ, j'ai bien vu qu'il était triste puisque tout le monde en prenait dans sa classe, j'ai donc accepter qu'il choisisse un dîner chaque semaine ou chaque 2 semaines pas plus mais je devais tout de même préparer l'autre moitié de lunch en lui envoyant quelques légumes, un yogourt, quelque chose de plus nutritif pour qu'il puisse terminer sa journée avec un peu de carburant.  

Je n'aimais pas ça et la première année, je n'ai rien fait pour que ça change, je l'avoue.  Je ne connaissais pas l'école ni la communauté, j'avais besoin de prendre le pouls.  L'année dernière, j'ai décidé de m'impliquer au sein du PSSC qui est l'équivalent du conseil d'établissement pour voir de l'intérieur ce qui était possible de changer.  En février, j'ai donc amené le sujet sur la table: on valorise la bonne nutrition tout au long de l'année, on fait une semaine de sensibilisation à ce sujet, on demande aux enfants de bouger... mais on offre de la pizza et des croquettes, ce n'est pas logique.  L'école se doit de donner l'exemple.  On a pu avoir la visite de la nutritionniste du district pour qu'elle nous explique ce qui était possible de faire avec les moyens de l'école et elle nous a envoyé un menu.  Évidemment, cette année-là, rien n'a changé mais j'avais les parents de mon côté et je suis patiente!

L'idée a fait son chemin et cette année, je me suis impliquée de nouveau au sein du PSSC mais également au sein du comité de parents puisque ce sont eux qui s'occupent des dîners chauds.  Ça été le sujet de la première réunion: comment on peut y arriver avec les petits moyens qu'on a?  D'abord, on a changé les journées des dîners chauds pour avoir le temps de cuisiner puisque ce sont les parents qui doivent le faire et les quelques volontaires pour le faire sont disponibles surtout le soir, donc les dîners seront désormais les mardis et jeudis.  Il faut laisser le temps aux gens de s'habituer au changement pour ne pas les effrayer, on a donc débuté en offrant des légumes et une trempette avec la pizza.  On a également changer les croquettes par un sandwich du subway accompagné de fruits frais.  Pour les 2 midis, on offre la possibilité d'ajouter un yogourt en tube au menu.  Avec le lait qui faisait déjà parti du menu, on avance tranquillement vers un repas équilibré! 

J'ai tout de même continuer de laisser plâner l'idée que ça ne serait pas plus compliqué de couper les légumes en petits morceaux, de faire revenir de la viande et d'en faire une sauce à spaggheti ou un chili.  La directrice ne semblait pas convaincue que les enfants allaient apprécier mais elle est ouverte à l'essai.

Ce soir, je suis allée faire l'inventaire de la cuisine, on parle ici des outils de travail et du matériel parce qu'il n'y a pas d'aliment dans la cuisine!  Éventuellement, j'irai faire un gros ménage des armoires et une réorganisation pour la rendre plus fonctionnelle.

Et voilà ma fierté: la semaine prochaine, nous ferons notre première sauce à spaggheti qui sera servie sur des macaronis le mercredi, et ce, gratuitement tout comme les 2 ou 3 prochains dîners chauds qui seront préparés à l'école pour voir si ça fonctionnera auprès des parents et des enfants avec l'espoir d'avoir de vrais dîners maison en janvier.

Comments

[marlo]

Quelle belle initiative! Je souhaite pour les enfants que ton projet ( c'est ton idée alors il faut remettre à César ce qui appartient à César!) fonctionne. Une petite question: un ou deux micro-onde ça ne vous tente pas? ;) Tu es certaine de ce que contient le lunch, et c'est de merveilleux dîners chauds.

[Sylviane]

WOW, bravo!

C'est certain que ça va marcher!

Sylviane