Rencontre émouvante...

Le temps des fêtes, c'est le temps des collectes de nourriture, d'argent, de jouets un peu partout pour aider les familles qui en ont moins.  C'est toujours une tradition chez nous de faire le ménage de la salle de jeux et de donner les jouets inutilisés à la banque alimentaire.

Il y a 2 semaines, j'ai organisé une journée porte ouverte Tupperware.  Au départ, je souhaitais utilisé le concept de la compagnie pour attirer les gens à venir en apportant un contenant usagé (style yogourt ou crème glacée) et 1$ en échange d'un contenant tupperware neuf.  Puis ma soeur m'a donné l'idée de demander un don non-périssable plutôt qu'un vieux plat et j'ai trouvé l'idée géniale.  Je n'ai pas vendu beaucoup de produit mais j'ai amassé 2 gros sacs d'épicerie réutilisables plein à raz-bord de soupe en boîte, de compote, de thon et même des gâteries comme des crispers, des canne de bonbons. 

J'aurais pu aller les porter à la banque alimentaire mais j'avais envie de savoir où les dons allaient aller et de faire vraiment une différence dans la vie d'une famille alors j'ai placé une annonce disant que je souhaitais aider une famille vraiment dans le besoin.  C'est ainsi que j'ai commencé à communiquer avec L., une maman monoparentale d'une fille de 9 ans et d'un garçon qui allait avoir 5 ans tout juste avant Noël.  Elle avait été mis à la porte du logement à prix modique quelques semaines auparavant parce que son fils était trop bruyant et avait trouvé un appartement qu'elle pouvait à peine payer avec son chèque du bien-être social.  Normalement, elle arrive à mettre des sous de côté tout au long de l'année pour les cadeaux de fête et de Noël mais cette année, elle avait dû piger dans ses maigres économies pour payer le camion de déménagement et les comptes qui lui coûtaient dorénavant plus cher.  Ça lui demandait tout son courage de demander de l'aide mais elle le faisait pour ses enfants. 

On a donc fait le ménage de la salle de jeux pour choisir des jouets pour son fils: camion, casse-tête, jeux aimanté qui avaient l'air tous neufs, bas de Noël en plus des dons non-périssables et des contenants tupperware dont je lui ai fait cadeau en guise de petit cadeau de Noël pour elle.

C'est aujourd'hui que nous sommes allés la visiter pour la première fois.  Nous sommes arrivés devant un bloc appartements en piteux états, il ne restait que le squelette de métal de ce qui devait être une porte moustiquaire à l'origine.  Elle m'a accueilli avec un grand sourire en me voyant arrivée les bras chargés.  Elle m'a permise d'entrer dans le petit cocon qui lui sert à la fois de cuisine et de salle à manger: un espace pas plus grand que ma salle de bain, sale et sombre où s'entasse un vieux four,  une table collée sur le mur où la famille ne peut sans doute pas s'asseoir tous autour en même temps. 

Elle est partie rapidement avec le sac de jouets pour que son fils ne le voit pas avant sa fête et Noël.  Pendant ce temps, il s'est mis à fouiller dans les sacs de nourriture où j'y avais glissé une petite surprise pour lui: une paille sifflante.  Il est devenu les yeux tout grands en voyant un sac de crispers puis il s'est mis à courir partout avec la paille dans la bouche en soufflant dedans!  Je me suis excusée à la maman lui disant que ce n'était peut-être pas un si beau cadeau pour elle mais elle m'a assurée que ce n'était pas grave puisque son fils avait l'air tellement content.  Elle a pris le temps de me poser des questions: d'où je venais, combien on avait d'enfants, leurs âges, qu'est-ce qu'on faisait dans le coin. Elle aurait bien pu prendre mes sacs et refermer la porte mais ce n'était pas le cas.

Je suis repartie en lui disant que j'allais revenir dans quelques semaines avec d'autres victuailles pour elle et ses enfants et ça eu l'air de la toucher.  Moi j'avais le coeur à l'envers de voir cette petite famille vivre dans de telles conditions. 

On le sait bien qu'on est chanceux d'avoir un toit décent, de la nourriture dans le garde-manger mais le réalise encore plus quand on entre dans la vie des gens qui doivent se contenter du minimum... et encore. Cette année, c'est en pensant à L. et ses enfants que je vais profiter de la chance que j'aie d'avoir des cadeaux sous l'arbre et dans les bas de Noël.